« Il est crucial d’assurer la cohabitation entre les différents usagers de la route et les voitures autonomes, tout en garantissant la sécurité de chacun. » M. A. L’INVITÉ — MARC AMBLARD Fondateur & Directeur Général, Orsay Consulting, à San Francisco Aux États-Unis, comment sont perçus les véhicules autonomes en circulation par la population? M. A. Des véhicules autonomes sont en circulation dans trois villes actuellement : San Francisco, Los Angeles et Phoenix. En 2025, ils seront déployés à Atlanta, à Austin et à Las Vegas. Aujourd’hui, il s’agit de véhicules principalement utilisés dans les flottes de VTC, par des entreprises comme Waymo, filiale du groupe Alphabet, ou Zoox, filiale d’Amazon. Au départ, la population a vivement critiqué l’arrivée de ces voitures, par manque d’information et en raison de craintes liées à la sécurité. Aujourd’hui elles font partie intégrante de l’environnement urbain : Waymo revendique près de 150000 courses payantes par semaine, alors qu’ils n’en réalisaient que 50000 en juin dernier. Cela s’explique par le fait qu’il y a eu une forte communication de la part des sociétés concernées, avec des études réalisées par des cabinets indépendants montrant les performances en termes de sécurité. Tout cela a contribué à améliorer l’acceptation et la perception de ces véhicules. Quel avenir peut-on envisager concernant le recours aux véhicules autonomes? M. A. Le principal enjeu réside dans le déploiement de ces véhicules, qui passe par une augmentation de la taille des flottes par ville et par un accroissement du nombre de villes concernées. Pour autant, en augmentant le nombre de voitures autonomes dans une ville donnée, le risque d’incident augmente également. Les constructeurs doivent donc progresser en matière de sécurité et de fiabilité. Il est crucial d’assurer la cohabitation entre les différents usagers de la route et les voitures autonomes, tout en garantissant la sécurité de chacun. Quel est aujourd’hui le niveau de sécurité des véhicules autonomes? Marc Amblard. La sécurité des véhicules autonomes est relativement élevée. Des solutions sont conçues pour garantir la sécurité à tous les niveaux du véhicule, qu’il s’agisse de la perception de l’environnement, avec des capteurs tels que les radars, ou de la maîtrise des mouvements du véhicule. Il est intéressant de noter que, bien que la flotte de véhicules autonomes soit encore très réduite, avec environ 2500 à 3000 véhicules en circulation dans le monde, elle a déjà parcouru des dizaines de millions de kilomètres. Toutes les données collectées au fil de ces kilomètres permettent d’améliorer en continu la sécurité des systèmes. Quelles différences fondamentales y a-t-il entre la sécurité d’une voiture autonome et celle d’un véhicule traditionnel? M. A. Je vois deux différences principales. La première est que les véhicules autonomes sont conçus et autorisés à rouler dans des conditions très particulières. Il s’agit de zones connues, qui ont été cartographiées de nombreuses fois. La seconde est que, avec les technologies existantes, les véhicules autonomes ont une vision à 360°. Ils sont capables d’interpréter toute l’activité qu’il y a autour d’eux, de calculer les probabilités de réaction des piétons et, donc, d’optimiser leur propre trajectoire. On a atteint une complexité technologique qui va au-delà de ce que l’humain est capable de faire. Scannez le QR code pour lire la newsletter d’Orsay Consulting
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